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Le Bilan Du Gaullisme
Partie
3 -
L'Application de la doctrine…

V. - L'Application de la doctrine

Telle est la doctrine que de Gaulle formule dès 1932, et qui prend l'allure d 'une confession anticipée. Le Chef plein de prestige, entouré de mystère, mélange « d'égoïsme, d'orgueil, de dureté et de ruse » qui violente l'âme des foules et façonne l'histoire, il le sera et s'y prépare. Il convient de lire le livre de Henri de Kérillis
"De Gaulle dictateur "(Beauchemin, Montréal, 1945) pour en avoir, l'application.

Je ne partage pas l'avis de M. de Kérillis sur l'armistice. L'armistice fut la réaction spontanée de la logique française. Depuis le 16 mai , il était évident que la guerre était perdue pour nos armes et les cinq semaines de combat qui suivirent ne furent qu'un baroud d'honneur, que la France offrit à la majesté de son histoire. Continuer la lutte en Afrique du Nord, comme devait l'avouer M. Churchill au général George, n'eût abouti qu'à perdre la Méditerranée et à prolonger sans fin la guerre entre l'Empire britannique et le Reich.

A partir du 12 juin, il n'y avait plus choix pour la France qu'entre la capitulation et l'armistice; mais ce choix, que ni la Pologne, ni la Norvège, ni les Pays-Bas, ni la Belgique n'avaient eu, lui restait.

La capitulation était interdite par le code de justice militaire. Elle eût livré tout le territoire métropolitain à l'envahisseur, qui aurait installé des bases navales et aériennes sur les côtes de Provence, d'où il aurait pu bombarder impunément les villes sans défense de l'Afrique du Nord et ravitailler sans difficulté l'Afrika-Korps. Entre deux maux, la logique française exigea de choisir le moindre : celui qui sauvait l'Empire, une partie du territoire métropolitain, un rudiment d'armée, et la flotte. L'armistice répondit à un mandat impératif de la volonté nationale.

Il fut plébiscité par le voeu unanime des populations. Le Maréchal, comme l'a écrit de Monzie dans son journal, fut vraiment en ces jours de désastre, l'officiant d'une messe de désespérés.

L'Assemblée nationale, en lui déléguant le pouvoir constituant, fut à peu près unanime à reconnaître le bien-fondé de l'armistice, Edouard Herriot, incarnation du républicanisme, déclara :  « Autour du maréchal Pétain, dans la vénération que son nom inspire à tous, notre Nation s'est groupée dans sa détresse. Prenons soin de ne pas troubler l'accord qui s'est établi sous son autorité. » En décembre 1941, lorsque la général Odic, chef d'Etat-Major de Weygand pendant son Proconsulat d'Afrique du Nord, vint à Londres se mettre à la disposition du général de Gaulle, une des premières choses que celui-ci lui dit fut : « N'avouez jamais que l'armistice ne pouvait être évité »

Je ne partage pas non plus l'avis de M. de Kérillis sur le rôle joué par la Cagoule. Quand on demande à une hypothèse d'expliquer tout, elle finit par n'expliquer rien. M. de Kérillis voit la Cagoule partout : à Vichy, à Londres, à Alger, une Cagoule qui mise sur tous les tableaux pour être sûre d'être gagnante. Qu'il y ait eu des Cagoulards à Londres et à Vichy, qu'il existe une franc-maçonnerie cagoularde, je l'avoue. Que l'entourage du Général ait été un mélange hétéroclite et détonnant, composé d'ingrédients les plus divers, rien n'est moins contestable. Mais, voir dans les agissements d'une société secrète la clé de tout ce qui s'est passé, c'est trop simplifier. Il en est comme de la synarchie, variante du complot cagoulard, par où l'on a voulu expliquer l'armistice et les réformes de Vichy. La synarchie, dans la tradition du Saint-Simonisme ne fut que l'élucubration innofensive de quelques Polytechniciens technocrates groupés autour de Jean Coutrot. Elle est à classer parmi les innombrables plans, inspirés des Etats totalitaires, où un De Man et un Déat voyaient la solution des maux de leur temps.

Ces réserves faites, le livre de M. de Kérillis demeure un des plus grands réquisitoires de l'histoire, qui mérite de figurer à côté de l'Histoire d'un Crime de Victor Hugo et de J'accuse de Zola. Les faits qu'il avance sont confirmés : du côté français, par la lettre du général Eon, par le du général Odic, par la dossier d'André Girard; du côté américain, par Kenneth Pendar, un des vingt vice-consuls de Murphy, dans un ouvrage capital, Adventure In Diplomacy, our French Dilemma (Dodd, Most and Co, New-york) par le Diary du capitaine Harry C. Butcher, sécrétaire d'Einsenhower, paru dans Collier's (janvier et février 1946); du côté anglais, par les discours de M. Churchill aux sessions secrètes des Communes, parus dans Life (27 janvier et 4 février 1946), par son mémorandum contre de Gaulle; par les révélations de Kenneth de Courcy, secrétaire du parti conservateur, dans Review of World Affairs (octobre, novembre, décembre 1945, janvier, février 1946). De ce faisceau de témoignages se dégage la physionomie assez précise d'un apprenti-dictateur qui devint, par manque de caractère et de capacité, un apprenti-sorcier.


VI. - L'application de la doctrine ou la guerre à Vichy
pour la conquête du pouvoir

« La merveilleuse histoire du général de Gaulle » est la lamentable aventure d'un grand destin trahi par une incommensurable vanité. C'est l'histoire d'un homme médiocre, dont la B. B. C., les avances du trésor britannique, une propagande effrénée, l'anthropomorphisme des foules, l'apathie des tièdes, l'astuce des ambitieux, ont fait un homme-symbole.

C'est l'histoire d'un militaire qui, pour avoir lu la Technique du coup d'Etat de Malaparte, voulut jouer au politique et rêva d'un 18 Brumaire; brutal tant qu'il eut la force, plein de grandiloquence et de rodomontades, puis sentant soudain « le coeur lui manquer » à l'heure du défi, c'est l'éternelle histoire du mystique devenu cynique qui, s'identifiant avec la France tout comme Louis XIV disant  : « l'État c'est moi » ramena le salut de sa patrie à son avènement au pouvoir, justifia l'absence de scrupule du choix des moyens par la noblesse de la fin poursuivie; mobilisa au service de son ambition personnelle la foi des sincères, l'héroïsme des militants, le dévouement des purs que ne justifiaient, envers lui, ni les risques courus, ni les sacrifices consentis, ni le génie politique, ni la rigueur d'une âme inexpugnable, que visite un intransigeant idéal.

La résistance, sous forme de guérilla à l'intérieur, de légions de combattants à l'extérieur, fut la réaction spontanée et unanime de tous les pays subjugués par l'Allemagne. Elle exista en Pologne, en Norvège, en Hollande, en Belgique, en Grèce, et elle eût existé en France, comme partout ailleurs, même si l'avion du général Spears ne se fût pas trouvé pour ramener au Premier Ministre britannique le général de Gaulle. En deux ans avec des milliards de francs-or, de Gaulle parvint seulement à mobiliser onze mille hommes, dont la plupart des indigènes, alors qu'à l'appel de Giraud, en quelques mois, plus de trois cent mille hommes répondirent à l'appel des couleurs. Si de Gaulle symbolise aux yeux des Français la Résistance, cela est dû surtout à cette brillante pléiade de commentateurs, Bourdan, Duchesne, Oberlé, Shumann, dont on ne dira jamais trop combien ils soutinrent le moral et vivifièrent l'espoir d'une France bâillonnés, et à l'habile diplomatie d'un Emmanuel d'Astier de la Vigerie.

Le piètre résultat de l'appel du général de Gaulle est attribuable à un faux départ. Dès le début, on trouve dans son cas l'équivalent de la mystification de Reynaud : il y a tromperie sur l'armistice.

Le général de Gaulle a parfaitement raison de dire que « La France a perdu une bataille, mais n'a pas perdu la guerre », en ce sens que la défaite militaire d'un pays n'est qu'un épisode dans une guerre de coalition. Il a parfaitement raison d'appeler au combat tous les Français disponibles et de soulever les territoires périphériques de l'Empire. Mais sa culpabilité commence, quand, sachant que «l'armistice ne pouvait être évité » comme il l'avoue au général Odic, il fait croire qu'il est trahison; quand il donne des clauses de l'armistice, une interprétation qui conduit aux drames de Mers-el-Kébir et de Dakar, c'est-à-dire à la rupture de relations diplomatiques entre la France et la Grande-Bretagne, aux cours martiales contre les Gaullistes, à la division morale des Français. Ce faisant, il détourne de lui quantité de concours qui se seraient offerts : les Alpins de Béthouart, retour de Norvège, les évacués de Dunkerque, les équipages des vaisseaux de guerre pris par surprise dans les ports britanniques. Ces braves gens, il ne les convainc pas, parce qu'il n'arrive pas à les persuader qu'un Weygand, qu'un Pétain sont des traîtres.

 

Eux subodorent dans ses propos quelque chose de louche, le relent d'une ambition personnelle. Ils préfèrent retourner en France que de combattre sous la croix de Lorraine. En France la qualification de traîtres lancée à la radio contre les hommes de Bordeaux, puis contre ceux de Vichy retient quantité de courages sur le chemin du départ. C'est aux Etats-Unis, non en Angleterre, que les autorités françaises déjà dépêchent les meilleurs spécialistes de tanks et d'avions pour en faire bénéficier la nation amie dont on espère qu'elle entrera tôt ou tard, dans la lutte. Mers-el-Kébir crée dans la marine française un violent sentiment anti-british, Dakar attise cette fièvre obsidionale chez les coloniaux qui leur fera prendre pour un commando le débarquement des Américains sur les côtes marocaines en novembre 1912 et engendrera après Mers-el-Kébir et Dakar, le drame de Casablanca.

Faux départ, qui, tout de suite, s'aggrave d'une substitution de rôle.

Le 16 novembre, à Brazzaville, de Gaulle se proclame chef de l'Etat Français. Il n'est plus un chef militaire occupé à bouter les usurpateurs de Vichy hors du pouvoir.

Il proclame illégal le gouvernement auprès duquel tous les États, les Etats-Unis et l'Union Soviétique entre autres, accréditent leurs ambassadeurs.

Telle sera la prétendue base juridique qui lui permettra, lorsqu'il s'emparera de l'Etat de disqualifier, poursuivre, emprisonner, condamner les généraux et les amiraux , qui ont cessé le combat, les ministres du Maréchal, les parlementaires qui lui ont conféré le pouvoir constituant, l'administration métropolitaine et coloniale qui a exécuté ses décrets-lois, les industriels qui ont continué à faire tourner leurs usines, les écrivains qui n'ont cessé de publier, les artistes qui ont continué à exposer ou à jouer, car il fallait que, pendant quatre ans, la France
cessât de se nourrir, de se vêtir, de produire, de penser, de subsister en un mot, puisque lui, incarnation de la patrie, assumait toutes ces fonctions à Londres, par procuration.

Hitler, Mussolini, cela ça ne l' intéresse pas, ce n' est pas son affaire; mais prendre Saint-Pierre et Miquelon, dénoncer indûment l'amiral Robert, condamner l'amiral Decoux sous le fallacieux prétexte d'avoir entraîné la chute de Singapour en cédant l'Indochine sans combat, discréditer le gouverneur Boisson sous la fausse accusation d'avoir transformé Dakar en un nid de sous-marins allemands, exiger le blocus de Madagascar, faire battre à Dakar et en Syrie ses troupes contre des Français en dépit de l'engagement solennel qu'il a pris auprès de M. Churchill de n'en rien faire, cela , c'est ce qui le concerne : la guerre contre Vichy et les Vichyssois. Il va si loin dans cette voie, qu'il souhaite dans son for intérieur que la France entre en guerre contre la Grand-Bretagne.

Lorsque le général Odic lui expose que Weygand et lui ont fait en Afrique du Nord, pour empêcher l'infiltration allemande, sauvegarder l'usage des bases et comment, à tout prix, il faut empêcher une alliance militaire franco-allemande, il ne se contient plus : « Il faut au contraire que la France entre en guerre aux côtés de l'Allemagne, afin de prouver la culpabilité des hommes de Vichy. » , (Cf. Kenneth Pendar Aventure in Diplomacy . p. 201)

Des Français se mêlent-ils de vouloir libérer le pays en dehors de lui, de préparer le débarquement des Alliés, de lever une armée : Il les dénonce comme des usurpateurs plus dangereux que les envahisseurs. Il fera mettre Lemaigre-Dubreuil et Rigault en Résidence surveillée, puis les laissera emprisonner pendant des mois, sous l'accusation de trahison pour intelligence avec une puissance étrangère et de franchissement illégal des frontières(1). Il fera dénoncer, par sa presse de Londres et de New-York, puis par le général Catroux, Giraud et son armée comme un chef et une armée fascistes qui menacent les arrières des troupes anglo-américaines, encore qu'ils se trouvent engagés en avant, à l'extrême pointe du combat, sur la grande dorsale de Tunisie. Il organise la débauche des équipages du Richelieu, du Montcalm, des bâtiments de guerre qui sont venus, de Dakar et de Casablanca, mouiller dans les ports américains pour se remettre en état de combat; les marins qui signent une « adhésion au Général » sont dirigés sur Londres via Halifax, Canada. Il fait tant et si bien qu'un navire, qui avait perdu huit sur dix de ses canonniers, fut coulé, corps et biens, avec son chargement américain.

[1) Voir document XXXII
14  MISSION SECRETE

Il organise sur une vaste échelle la désertion de l'armée de Giraud offrant des primes d'engagement allant jusqu'à 25 et 30 000 francs et la promesse aux tirailleurs sénégalais de les renvoyer chez eux immédiatement.

Il dénonce les accords passés avec Giraud qui prévoyaient l'armement des 500.000 coloniaux. Il n'a que faire d'une grande armée nationale qui ne serait pas sous ses ordres; il rêve d'une petits armée prétorienne qu'il aura bien en main. Il abaisse la limite d'âge pour éliminer quatre cents généraux et officiers supérieurs; il en fait disparaître des centaines dans les prisons ou dans les confins du désert « sahariens », qu'on appelle «  la Sibérie du Gaullisme ».

Il ne songe nullement à réserver pour la libération du territoire l'embryon d'armée qui nous reste. Six divisions, c'est encore trop pour une armée prétorienne qui doit servir dans sa pensée, au coup d'Etat. Il l'envoie se faire décimer dans la campagne d'Italie, « La campagne monstrueuse » comme l'appellera un officier cinq fois blessé, où, après l'hécatombe de Tunisie, nous perdons encore vingt-mille hommes. C'est que à vrai dire, la libération ne l'intéresse pas. Seul le préoccupe, dans les trois mois qui précédent le débarquement sur les côtes de Normandie, d'être reconnu comme Chef du gouvernement français par les Alliés.

Pour y parvenir toutes les manoeuvres, tous les chantages in-extremis sont bons. Le 26 mars 1944, il rompt les pourparlers avec les alliés concernant le ravitaillement de la France : « Reconnaissez-moi ou bien une fois délivrés, les malheureux Français auront à attendre de longs mois vos secours jusqu'à ce que leur détresse vous oblige à céder. » Le 2 avril, il notifie aux Alliés, les dispositions administratives et politiques qu'il a prises, en violation de toutes ses promesses d'appliquer, la loi Tréveneuc pour substituer, au fer et à mesure de la libération de la métropole, son autorité à celle de l'administration existante. Le 6 mai, comme il n' y a toujours pas de reconnaissance il suspend toutes conversations avec les Alliés; c'est une véritable rupture de relations diplomatiques. Le 3 juin, il proclame, par un acte unilatéral, le Comité d'Alger « Gouvernent de la République Française. »

Depuis le 2 mai, M. Churchill qui voit le jour J approcher, fait savoir à de Gaulle que sa place est à Londres. Il y arrive, le 5, sans se presser. On le met au courant des décisions prises pour le lendemain. Alors, intervient le suprême chantage. De Gaulle menace de ne pas se joindre aux Chefs des autres gouvernements dans leurs broad-casts à l'Europe, à moins qu'on n'entérine ses décisions. Le Premier Ministre doit le menacer de le renvoyer en avion en Algérie et d'aller dire aux Communes que le général de Gaulle a refusé de parler au peuple Français au moment où les soldats américains, anglais, canadiens, polonais vont verser leur sang pour libérer le sol de sa patrie.

Cinq heures après les autres, furieux, il s'y résigna, mais c'est pour prendre 1e contre-pied des recommandations d'Eisenhower. Celui-ci a dit en substance : « Français, je suis le Commandant en chef, obéissez-moi » ; de Gaulle :« vous ne devez obéir qu'à moi »; Eisenhower : «  Quand vous serez libérés, vous aurez à choisir vous même votre gouvernement »; de Gaulle : « Vous n'aurez rien à choisir du tout, je suis d'ores et déjà votre gouvernement » .; Eisenhower : « Pas de soulèvement prématuré pour éviter de verser un sang inutile » ; de Gaulle : «  Le devoir de tout Français est de se battre sans attendre. »

Pendant que le général Eisenhower livre une bataille sanglante et encore indécise, de Gaulle s'irrite et polémique à Londres au sujet de l'administration des territoires libérés. Ce n'est pas en stratège, c'est un procédurier. Comme on ne lui donne pas encore entière satisfaction, il refuse le concours de centaines d'officiers français réunis à Londres; il n'autorise que le départ symbolique de vingt officiers de liaison, la participation de de Gaulle à la bataille de Normandie est de vingt officiers de liaison et de deux bataillons de parachutistes au bout de quatre ans de préparation et après des milliards de francs-or dépensés. C'est que peu lui importe l'issue plus ou moins rapide de la bataille : ce qui le passionne, c'est la démission du maire de Bayeux.

Il est vrai qu'en Alger il a déclaré qu'il ne se considérait plus comme chef militaire, mais comme homme politique. Homme politique, son premier acte a été de détruire la légalité constitutionnelle.

Ce faisant il dû prendre la mentalité d'un usurpateur.

Tout usurpateur doit se défendre contre la concurrence, avouée ou soupçonnée, de chacun de ses pairs qui pourrait être tenté de dire :
« Pourquoi pas moi plutôt que lui ! » Darlan est assassiné. Giraud subit plusieurs « accidents », puis essuie, un attentat dont sa baraka le sauve, non sans dommage pour sa mâchoire. De Gaulle arrive finalement à l'évincer de la co-présidence du Comité d'Alger en vertu de la loi de 1938 relative à l'organisation de la nation en temps de guerre qui interdit le cumul des pouvoirs civils et militaires, cumul qu'il s'attribuera lui même peu après en interprétant d'une façon inverse la même loi. Cela fait, par une série de subterfuges qui sont autant de parole, violées, il expulse Giraud de l'armée. Le général Catroux, a rêvé de jouer le rôle d'arbitre entre de Gaulle et Giraud : Il sera envoyé à Moscou à un poste auquel rien ne l'habilite, sinon la distance. Juin, couvert de gloire eu Tunisie et en Italie, se voit refuser l'honneur de commande sur le sol de France, parce qu'il a servi sous Vichy, Leclerc est plus acclamé que de Gaulle sur les écrans de la capitale : de Gaulle l'envoie avec sa division blindée eu Indochine, se privant ainsi de la seule division dont il soit sûr, lorsqu'il envisage, vers la mi-janvier, un coup de force.

Tout usurpateur craint toujours de voir décliner sa popularité, fondement unique de son pouvoir; aussi est-il astreint à une politique de prestige. De Gaulle n'échappe pas à la loi du genre. Mais sa politique, de «  grandeur » s'exerce toujours au détriment du pays, quand elle n'aboutit pas aux échecs les plus humiliants.

-Lui qui a écrit que l'armés de l'avenir doit se réduire à cent cinquante mille homme,

-lui qui à empêché par ses intrigues le président Roosevelt de réaliser le projet de Giraud de lever la grande armée africaine, parce que cette armée n'eût pas été la sienne, sitôt installé au pouvoir il réclame une armée d'un million d'hommes qu'il dote d'un armement absolument désuet à l'époque de la bombe atomique, mais qui absorbe par priorité toutes les disponibilités en acier, en tissu, en vivres, en camion qui eussent permis la reprise économique ou soulagé la population.

-Lui, qui est allé à Moscou et s'est fait célébrer comme le « plus dur » des négociateurs, est lâché sitôt après par Staline à Yalta, à Potsdam, à Londres, à Moscou de la façon la plus désinvolte.

-Lui qui, faisant acte de souveraineté sans en avoir aucun mandat, a proclamé l'indépendance de la Syrie et du Liban pour les ravir aux Vichyssois, tente de reprendre de la main gauche ce qu'il a cédé de la main droite, et nous aliène définitivement ces Echelles du Levant, avec la suprême humiliation de voir, les troupes françaises gardées par des troupes anglaises pour les protéger contre la populace déchaînée par le bombardement stupide de Damas.

-Lui, qui a refusé les secours de l'UNRRA, qui a rompu les négociations pour le ravitaillement de la France, qui a fait fi des facilités du lendlease lorsqu'il s'offrait largement, qui a repris à son compte la devise de Maurras « La France, la seule  France », est obligé d'envoyer missions sur missions aux Etats-Unis et de venir lui-même quémander un emprunt, une fois que l'heure psychologique est passée.

-Lui, qui a refusé par superbe de voir le président Roosevelt moribond au retour de Yalta, demande d'être présent à ses funérailles, ce que la famille politique sèchement lui refuse. Sa politique de grandeur est une politique de surenchère verbale - qui peut chatouiller délicieusement le complexe de supériorité des Français, mais qui ne compte que des échecs ou, du moins, n'obtient de justesse que le minimum de ce que tout français eût à coup sûr obtenu.

Ayant détruit la constitution, bouleversé l'administration, il lui faut payer les frais d'établissement du nouveau régime. Les frais sont élevés, car ayant fait appel à l'intérêt pour arriver, les dents des associés sont devenues longues. Tous les maquisards, de la première ou de la treizième heure, les véritables et les simulateurs, les combattants et les terroristes, ceux du plateau de Glières comme ceux du marché noir, revendiquent places et sinécures. Pour s'en faire une clientèle, il triple, quadruple quintuple le nombre de fonctionnaires, envoie à l'étranger d'innombrables missions qui se contredisent, se contrecarrent et donnent l'impression que leur inexpérience n'a d'égale que 1eur prétention. Il installe 1a bureaucratie la plus nombreuse, la plus incompétente, 1a plus vénale que la France ait connue au cours de son histoire, ce qui fait écrire, dans temps présent à un des zélateurs de la première heure M. Yves Farge, commissaire de la République pour les huit départements de la région Rhône-Alpes : «  je pars épouvanté : sur notre pays malade, un monstre s'est assoupi. En quittant ce commissariat de la République, j'emporte l'image d'un désordre inextricable, d'un monde administratif chaotique dont il est impossible de dire comment on pourra, autrement que par le feu, se débarrasser pour obtenir une vision exacte et synthétique de la vie française, de ses malheurs, de ses besoins, et sans laquelle l'Etat restera incapable de mettre un terme à l'aventure .»

Pour payer ses créatures, il faut faire fonctionner «  la pompe à phynances ».

Au temps de l'occupation, la Banque de France virait quotidiennement au compte des autorités occupantes la somme de 400 puis 300 millions de francs.
Au temps de de Gaulle, la planche à billets imprime pour un milliard de francs par jour.

Du 7 mars 1940 au 28 décembre 1940, le stock d'or de la Banque de France est demeuré inchangé à 1778 tonnes;
au bilan du 20 décembre 1945, il n'en restait que plus que 968 tonnes : 40% du stock d'or en poids avait disparu.

Les nationalisations précipitent la chute des valeurs en Bourse. La dévaluation de 1a devise nationale est imputée comme un enrichissement sur lequel s'abat l'impôt de péréquation. La poursuite des bénéfices de guerre se transforme en une véritable inquisition fiscale qui paralyse les chefs d'industrie. Les conseils d'usines tendent à se substituer à la direction des entreprises. Celles-ci se voient entravées dans un tel réseau de règlements qu'elles doivent vivre dans l'illégalité ou fermer. Les réserves sociétaires s'épuisent. Le capital privé disparaît. A la formule de 48 : « la propriété, c'est le vol » se substitue un slogan nouveau : « la propriété, c'est la collaboration, », ce qui permet de décapiter en partie les classes dirigeantes et techniques. Une véritable révolution sociale se dessine, tendant à substituer à l'économie de marché l'économie planifiée par l'Etat et mettant l'État entrepreneur dans l'obligation, pour être rentable, de devenir totalitaire.



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