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PARTIE  - 4 -

Du général Challe, dans son livre : " Notre Révolte "

Deux officiers avaient été envoyés par l'Elysée à Jouhaud pour lui dire que le gouvernement afin d'avoir un atout dans ses négociations avec le G.P.R.A., ne s'opposerait pas à ce qu'un gouvernement d'Algérie française soit mis sur pied à Alger.

Des témoins existent de cette manœuvre et il sera facile de faire la lumière sur la provocation délibérée.


La magouille continue. Plus rien n'étonne personne. De Gaulle et Debré sont désormais connus des pro-français. Nous, pieds-noirs, nous le savons et nos espoirs s'amenuisaient lentement mais sûrement. 
D'autant plus que les généraux de ce qui restait de la vraie armée pensaient d'avantage a leur carrière qu'au future de l'Algérie qu'ils s'en foutaient comme de leur première sucette.


P.176 - La tension algérienne monta encore lors du referendum du 8 janvier 1961. Les ordres donnés par certains chefs militaires de faire voter oui (ce qui était vraiment paradoxal pour une armée à qui le gouvernement reprochait de se politiser), le truquage des urnes par certains administrateurs zélés, la tromperie à l'égard des Musulmans à qui on représenta très logiquement que voter oui c'était voter pour la France, toutes ces hypocrisies aggravèrent encore le climat, jetant la plupart des Européens dans l'opposition et les Musulmans dans l'incompréhension définitive de la politique française. 

L'annonce de la reprise des négociations d'Evian entre le G.P.R.A. et le gouvernement français (négociations qui avaient échoué à Melun en juin 60 mais n'avaient pas moins produit un effet fâcheux sur les Musulmans servant dans l'armée française) fit encore monter la tension et ancra les Européens dans l'idée, évidement justifiée, que de Gaulle abandonnait l'Algérie au F.L.N.
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P.177 - La presse Francaise était remarquablement efficace et Le Monde et l'Express faisaient depuis longtemps des dégâts considérables en métropole, à l'étranger, en Algérie chez tous les Musulmans, amis et ennemis. Son cheval était magnifique. Il fallait, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, laisser l'Algérie à son destin algérien, faisant montre ainsi de la générosité francaise une belle trinité. Derrière tout cela, le G.P.R.A. et ses entremetteurs comme Fares. Les Musulmans avec qui nous discutions étaient éberlués, même ceux qui par mesure de sage précaution payaient les impôts F.L.N. Ils ne comprenaient pas très bien pourquoi le gouvernement semblait avoir une thèse et la presse une autre. Ils demandaient tous, bourgeois et fellahs, avant tout à être " français à part entière ", comme de Gaulle le leur avait dit et n'avaient que mépris, tempéré de peur, pour les criminels du G.P.R.A. et leurs exécuteurs fellaghas. Ils les traitaient de va-nu-pieds et de bandits de grand chemin.

Et voilà que le prophète avait l'air de suivre sa presse.

Il était passé de l'Algérie française à l'autodétermination, de celle-ci à l'Algérie algérienne et s'entêtait à valoriser contre vents et marées un G.P.R.A. déliquescent, car il fallait bien faire semblant de passer l'Algérie à une organisation stable moyennant un traité en bonne et due forme. 
Il fallait obtenir des garanties pour l'opinion publique, sachant pertinemment que nos garanties s'évanouiraient dans des " péripéties " inévitables. 
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P.178 - Les Européens étaient comme d'habitude divisées. Ils le resterons d'ailleurs malgré les tentatives d'union, et leur désunion entraînera finalement leur perte. Combien est regrettable cette impuissance à s'unir, même dans les plus grands dangers, chez cette race bien méditerranéenne malgré ses origines diverses, instable et même anarchique, violente mais fière, travailleuse, courageuse. A ce moment existait le Front pour l'Algérie française qui donnait une impression de cohésion et donc de force. On commençait à parler de l'organisation de l'armée secrète (O.A.S.) mais seuls des groupuscules représentaient cette armée secrète qui n'était ni structurée ni commandée. Le seul chef civil vraiment capable d'organisation et de rendement était depuis longtemps hors de combat.(1) 

En effet Ortiz se trouvait en Espagne depuis la fin des Barricades ".Je cois que lors des Barricades, Ortiz avait compris qu'il fallait me faire confiance. Il ne devait faire cause commune avec Lagaillarde, tombé dans le panneau du départ de Massu, que le 25 janvier, c'est-à-dire lorsqu'il avait estimé qu'en ne rejoignant pas le fort Chabrol des Facultés, il se coupait de ses troupes. Et à la fin de l'affaire, il avait pris la fuite, pensant à juste titre que les sanctions les plus graves seraient pour lui. 
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P.182 - J'estimais, ayant étudié depuis un an en métropole les réactions de cette opinion, qu'elle ne nous était pas du tout favorable comme cela avait été le cas en mai 1958, à un moment où, lassée des exercices de figuration gouvernementale, genre Châtelet, de la IVè. République , elle était prête à accepter n'importe quoi pourvu que cela change.
Depuis, l'Homme Providentiel s'était servi de l'Information. L'opinion était persuadée que, grâce à lui, la guerre d'Algérie allait finir(elle ne savait pas dans quelle conditions honteuses) et que la métropole, enfin en paix, pourrait jouir de ses gains matériels sous la conduite de " son guide " éclairé
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P.185-186 - Retournant à Lyon pour la fin de semaine, je comptais y rencontrer mon ex-chef d'état-major, le colonel Georges de Boissieu. J'avais et j'ai toujours la plus entière confiance en cet officier remarquable, dont le jugement précis et pondéré m'avait aidé considérablement lorsque j'étais commandant en chef en Algérie.
Georges de Boissieu connaissait les unités et les officiers d'Algérie et après être resté quelque temps chef d'état-major de mon successeur Crépin, commandait depuis six mois le secteur de Djidjelli. Il venait en Bresse prendre dans sa famille quelques jours de repos. Je m'entretins avec lui à l'aérogare de Lyon-Bron. Je lui fis part de mes prévisions ultra-pessimistes concernant la politique de de Gaulle et les suites de la comédie que l'on se préparait déjà à jouer à Evian.
Il fut entièrement de mon avis. Faisant ensuite le tour de la situation en métropole et en Algérie, il me dit : " La métropole, hypnotisée par de Gaulle, serait opposée à une tentative civile ou militaire en Algérie. " J'en convins et lui demandai ce qui se passerait si je prenais la tête d'une rebellions militaire en Algérie. Il me répondit alors : " Avec vous l'armée d'Algérie marchera tout entière et vous ferez très vite la paix en Algérie, mais alors quid de la métropole ? " Je lui retorquai que je n'avais pris aucun engagement auprès de quiconque, mais si on laissait aller, l'Algérie serait perdue dans le chaos, le sang et les horreurs et qu'ensuite la métropole risquait de payer de sa lâcheté par une guerre civile. Par-delà la mort de la démocratie française la vie même du pays me paraissait en jeu.
Si au contraire nous pouvions sauver l'Algérie, l'opinion métropolitaine transformée nous donnerait barre sur le gouvernement. En outre, nous aurions alors la force, et disponible.
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P.187 - Le 11 avril 1961, de Gaulle annonçait clairement le " dégagement ", savoureux euphémisme, et souhaitait " bien du plaisir " à ceux qui prendraient notre suite.
On endormait le peuple gentiment, qu'il y aurait des garantis formelles, que l'armée française serait garante. Toutes choses que nous, qui connaissions l'Algérie, savions fausses et destinées seulement à tromper les nombreux métropolitains acquis au lâchage de l'Algérie, mais qui par un sursaut de fierté nationale à retardement, ou par simple humanité, tenaient à se que le dégagement se passe dans l'ordre et la dignité !

Apres sept ans de guerre dure, ce n'était pas possible.

Il n'était que de connaître les tueries, les purges sanglantes que les chefs rebelles avaient à maintes reprises infligées à leurs propres cadres et troupes pour savoir quelle serait leur attitude.
Sans paix française, imposée par l'armée française , il n'était pas possible que l'Algérie puisse progresser, puisse même subsister normalement, quelles que soient les institutions dont elle serai dotée.
Pour éviter à mon pays un parjure qui se terminerait dans la honte, et à l'Algérie une aventure qui la ferait régresser et tomber dans la misère et le chaos sanglant, le 12 avril je donnais mon accord. (accord de prendre la tête du putsch) 
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P.189 - Cependant l'Algérie, prouvée par sept années de guerre ne pouvait être soumise à un traitement compliqué. 
L'Algérie ne pouvait sortir de cette guerre que française ou anti-française. L'association après la lutte était une chimère. (1)
A peine bonne pour appâter les gogos dans les referendums.
Il fallait faire la paix , cette paix que de Gaulle avait repoussée en 1960, et laisser les passions se calmer. Seule l'armée française pouvait à la fois maintenir la paix et servir d'encadrement provisoire à une province sous-encadrée. 

Le statu quo ante était donc indispensable pendant quelques années, assez peu en vérité, le temps de réaliser deux ou trois plans de Constantine et de lancer la province sur la route du progrès. Ensuite il fallait fédérer l'Algérie au même titre que les autres provinces françaises. Et si la Fédération Européenne était enfin créée (pas cette Europe impuissante des patries, idée gaullienne et fumeuse), l'Algérie pourrait alors choisir entre l'appartenance à l'Europe au sein de la Fédération française ou à ses cotés. 
Tout autre conception aboutissait à rejeter l'Algérie dans la misère d'où il s'agissait précisément de la faire sortir. Une misère insolente et mendiante comme celle de ces pays du Moyen-Orient qui voient des potentats dictateurs régner sur des peuples d'esclaves au moyen de la radio et de la télévision en persuadant leurs sujets qu'ils sont les citoyens indépendants d'une démocratie éclairée. 
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P.194- Depuis, deux hommes m'avaient succédé et le premier en date, Crépin, qui avait duré presque un an, avait continué à appliquer ma tactique, avec moins de vigueur sans doute, mais avec honnêteté. Ainsi, début 1961, l'adversaire était très disloqué.Il se cramponnait pour durer depuis que de Gaulle avait en juin 1960 rejeté la paix offerte, mais il ne pouvait plus résister très longtemps à une action vigoureusement conduite.
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P.233 234 235 - Je pensais que nous devions nous limiter en tout état de cause à la défense et au développement de la métropole, de l'Algérie-Sahara, et des quelques territoires qui passeraient avec nous un véritable contrat d'association. D'aucuns ont pensé que c'était encore trop. C'est sous-estimer gravement la vitalité, la générosité et le potentiel économique française Je pense encore aujourd'hui que c'était possible surtout quand on constate que nous continuons à donner de l'argent, beaucoup d'argent à des peuples qui nous insultent souvent et au minimum prennent position contre la France devant les instances internationales sur des problèmes que celle-ci estime vitaux.
Et le peuple français qui plébiscitait de Gaulle lorsqu'il annonçait que l'Algérie française nous coûtait beaucoup trop cher, continue à l'approuver le plus sérieusement du monde quand il couvre de milliards une Algérie indépendante qui remercie en massacrant nos ressortissants et les musulmans pro-français.
Comme quoi le mensonge et la duperie deviennent vérité et fine politique, à condition de crier très fort.
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Mais il est bien entendu que c'est toujours le voisin qui est colonialiste. En particulier chacun sait que la France, bien qu'elle abandonne tout son domaine et même qu'elle le jette à toute allure par-dessus bord, est colonialiste. D'ailleurs tout est possible dans ce pays où on a rebaptisé la veulerie du nom de grandeur. Tandis que la Russie n'est pas colonialiste. Demandez, si vous pouvez et s'ils peuvent répondre, leur avis aux ouvriers hongrois ou polonais, aux autochtones du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan ou autre Kirghizie. Quand aux Allemands de l'Est, ils sont tellement d'accord, qu'il a fallu les mettre en cage.
Les Etats-Unis d'Amérique ne sont pas colonialistes. Demandez aux habitants du Japon, de la Corée, de Formose, du Laos et même du Congo ex-Belge.
Les Indes ne sont pas colonialistes. N'est-ce pas, gens du Cachemire ?
L'Indonésie n'est pas colonialiste. Mais elle tient essentiellement à faire le bonheur des Papous de Nouvelle-Guinées. Et dans cette affaire les Hollandais se conduisent comme les Français…des Français de 1962 !
Savez-vous ce que fut le colonialisme français ? Il fut l'œuvre de militaires agissant neuf mois sur dix à l'insu de leur gouvernement en allant porter secours à des chefs de tribus qui demandaient à être défendus contre les pillards, contre les exactions de féodaux sanguinaires. Et malgré un siècle de paix française, il fallait encore pourchasser en 1959 des caravanes d'esclaves que les marchands arabes partant de Mauritanie et du Niger allaient vendre sur les bords de la mer Rouge. Tous ces pays étant indépendants, ce fléau a sûrement cessé, sûrement !
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Et l'Algérie dans tout cela. Pourquoi ne pas lui appliquer les mêmes remèdes qu'a l'ex-Communauté ? C'est-à-dire l'indépendance et une politique d'association. Et n'est-ce pas le programme de Monsieur de Gaulle ? C'est bien cela, mais ce n'était pas applicable. De Gaulle et ses thuriféraires commencent à s'en apercevoir, trop tard. Il fallait écouter en temps opportun ceux qui savaient. 
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Suite partie - 5 -

 
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